La Chine est un des rares pays à avoir conservé une croissance non timide durant la crise financière mondiale que nous traversons actuellement. Cette période n'ayant pas laissé le pays indifférent (la croissance chinoise de 2009 était bien inférieure à celle de 2008), la sagesse financière de l'Empire du Milieu peut donner à réfléchir.
La Chine met un frein sur son propre crédit.
En l'essence (pour les détails, voir l'article ci-dessus), la Chine a décidé de plafonner le montant des crédits accordés aux entreprises et aux particuliers. Ceci aura deux conséquences.
Cela a pour effet principal de garantir au moins en partie mais surtout de manière fiable les prêts déjà accordés.
Le problème des subprimes par exemple était que les garanties conservées par les banques américaines reposaient sur du vent - ce qui a fait que lorsque celles-ci ont eu besoin de leurs garanties, celles-ci n'existaient pas, et les banques ont fermé les unes après les autres - entraînant faillites d'entreprise, chômages, pertes d'autres garanties (le marché immobilier qui s'effondre), et le cercle vicieux a accéléré le processus.
En comparaison, en Europe où la réglementation est plus stricte, ce type de processus a été beaucoup moins important. Or la Chine veut empêcher ce type de cercle vicieux, tout court, en limitant la taille absolue que peut prendre la bulle spéculative et en augmentant les garanties.
C'est, en général, une mauvaise chose - sauf dans le cas très particulier où la machine s'emballe: en effet, la consommation en Chine n'a jamais été aussi élevée, entraînant:
hausse de la consommation individuelle,
spéculation sur les marchés immobiliers mais également de haute technologie,
impact fort sur l'environnement.
Là, la crise des subprimes devenue internationale peut encore nous servir d'exemple (il s'agissait à la base d'une spéculation sur des biens immobiliers dont la valeur était surévaluée), mais aussi le crash des DotComs au début des années 2000 (l'explosion de la bulle Internet), ou la crise asiatique de 1997.
Sans compter les facteurs environnementaux:
400 des 600 rivières de Chine sont impropres à supporter la vie; cela a des répercussions sur la vie de tous les jours (l'eau courante en Chine n'est pas potable) et un coût économique certain (nettoyage) ainsi qu'une perte énorme au niveau de l'économie (avec la demande mondiale en poisson, un cours d'eau propre ça vaut de l'or);
l'équipement en voitures entraîne une hausse de la demande en pétrole (d'où une recherche pour des motorisations moins consommatrices donc moins polluantes, ainsi que pour des réseaux de transport en commun);
les besoins croissants en énergie ont rendu la Chine leader en matière de technologie de pointe pour les sources alternatives: éoliennes, panneaux solaires, pompes à chaleur etc.
Toute cette digression pour faire bien ressortir un fait: la Chine a une population énorme; rien que dans les villes, c'est l'équivalent de l'Europe entière ou des Etats-Unis qui se met à consommer de manière effrénée - et pour consommer plus, le plus simple est souvent d'emprunter. Emprunter pour produire, emprunter pour acheter.
Dans ce cas, bloquer les crédits entraîne moins de production et moins de consommation en dehors des moyens propres aux entreprises et aux particuliers; ce qui évite les surendettements et les dépôts de bilan ou redressements judiciaires, et donc préserve la pérennité de l'emploi - lequel permet donc toujours une certaine consommation.
C'est quand même mieux qu'un parking plein de 4x4 invendus parce qu'un des plus grands fabricants de voitures au monde a fait faillite...
Par [Jean-François Fournier]
Michel Meyran - Webmestre, créa graphique et touche-à -tout. Son sourcil dressé est souvent l'indication d'un problème à venir et de frustration pour tous.
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